L'Ennemi 3

Luigi Castaldi si è “cimentato” offrendomi una sua particolarmente riuscita versione del sonetto baudelairiano. Volentieri pubblico onorato.

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? - Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie !

Altro non fosti che buia tempesta, gioventù mia, e qua sprazzi di sole e là rabbiose raffiche, funesta furia che devastò le mie aiuole, lasciandole sventrate in terra pesta, fosse allagate dove le parole aspettano ch’io dreni e faccia presta bonifica d’autunno… Ma chi vuole? E a che serve? E come posso osare speme che tutto rifiorisca ancora? Dov’è la forza? Dove cominciare? Oh, che strazio! Il tempo ruba l’ora e un oscuro nemico forte pare farsi del mio sangue e mi divora.